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10 août 2010

Financement LCR-NPA

500euros.jpgLa seule source de financement véritablement saine des partis politiques devrait provenir des cotisations des adhérents et des dons des sympathisants. Quand un parti politique, ou son représentant en période électorale, ne rallierait plus suffisamment de gens autour de ses idées, il serait voué à disparaître ou à se réformer. La vie démocratique s’en trouverait davantage renouvelée.

Qu’en est-il des financements des mouvements trotsko-gauchistes, la Ligue Communiste Révolutionnaire et sa nouvelle émanation le NPA?

 

Examinons les chiffres des bilans financiers de la LCR publiés sur le site du CNCCFP [1] et au Journal Officiel.

 

ANNÉE 2007

 

Cotisations adhérents

Contributions des élus

Dons de personnes physiques

Financements publics

Autres recettes [2]

Total

732 218€

0

201 711€

525 707€

832 669€

2 292 305€

31,90%

0,00%

8,80%

22,90%

36,30%

100,00%

 

 

ANNÉE 2008

 

Cotisations adhérents

Contributions des élus

Dons de personnes physiques

Financements publics

Autres recettes [2]

Total

936 809€

4 514

135 300€

894 504€

765 219€

2 736 346€

34,20%

0,20%

4,90%

32,70%

28,00%

100,00%

 

Il faut souligner que le budget de la candidature Besancenot aux présidentielles était de 920 721€. Rappelons que ce ne sont pas des partis politiques qui se présentent aux présidentielles mais des hommes. Toute la difficulté de la traçabilité des fonds réside dans le système suivant : de l'argent est injecté par le parti sur un compte temporaire du candidat (géré par un mandataire), puis les donations de mécènes viennent compléter ces fonds. Si le candidat fait un score suffisant, sa campagne est remboursée par l’état et son parti lui refacture la somme prêtée. La CNCCFP n'a pas le droit de rendre public les comptes d'un candidat. Elle peut seulement publier les différents secteurs de dépenses : tracts, salaires de personnels de campagne… Pour les campagnes à candidatures multiples dans un parti, comme aux européennes, cela fonctionne à peu près de la même façon. Si l'argent vient à manquer, et c'est souvent le cas, les candidats contractent des prêts : « L'emprunt bancaire représente à lui seul plus de la moitié des recettes des candidats.» (extrait du dernier rapport en date de la CNCCFP rendant compte des européennes).

 

En ce qui concerne l'origine des dons, une loi datée de 1995 interdit les financements issus des entreprises. Les dons des personnes physiques sont quant à eux plafonnés à 7 500€ par personne et par an. Et pour les financements publics qui sont des sources importantes de revenu comme on le voit sur les deux premiers tableaux, ils sont répartis selon le nombre de voix obtenues par le candidat du parti aux dernières élections à valeur d'1,70 € par voix [3]. Voilà donc la raison qui pousse les partis à présenter le plus de candidats possibles.

 

La LCR et le NPA ne communiquent pas sur leur bilan financier. Il semble que ces informations ne soient divulgués qu'au bureau directeur. Néanmoins on peut trouver quelques informations sur Internet comme par exemple le bilan d'ensemble de 2008 montrant 1 098 816 € de patrimoine immobilier, lequel pourrait bien servir d'hypothèque pour des emprunts. Mais on peut cependant s'interroger. En effet, en 2008, la LCR recevait 936 809 euros de cotisations de ses adhérents. Cette année, le NPA fait une campagne via son site Internet qui a pour objectif avoué de recueillir 400 000 euros. La raison de cette baisse significative des cotisations est que la LCR pratiquait un montant d'adhésion entre 5 et 10% du revenu net du militant, alors que le NPA ne prélève plus qu 'au maximum 3% du revenu net [4]. L'idée de ce changement émane d'Olivier Besancenot, qui voyait dans la baisse du montant des cotisations la seule solution pour augmenter le nombre d'adhésion [5]. Ce pari semble bien avoir échoué. Lors de l'assemblée générale de 2009 du NPA, des orateurs du NPA ont félicité Besancenot pour avoir rempli son objectif qui était de 10 000 adhérents (9 123 adhésions annoncées). Mais d'autres cadres du NPA ont annoncé que les chiffres avaient été exagérés et que le NPA comptait au maximum 6 000 adhérents [6].

 

Que peut-on en conclure ? Après l'examen de leur comptabilité, le NPA paraît financer ses campagnes grâce à une gestion globalement saine et à un recours épisodique à l'emprunt. Contrairement à d'autres partis, il ne récolte pas des millions en subventions publiques. A titre d'exemple l'UMP, véritable machine de guerre électorale, a récolté 34 millions d'euros de financement public en 2008. Le NPA, à travers ses finances, nous semble très proche de ce que pourrait être un éventuel parti E&R avec plus de militants et la rigueur nécessaire dans la gestion des cotisations. Donc, sur le plan des finances le NPA est plutôt un bon élève dans le paysage politique français. Seule zone d'ombre, la case « Autres recettes » dont le montant est inexplicablement élevé. Il est difficile d’imaginer qu'E&R puisse engranger 750 000€ de recettes en organisant de simples événements. On peut donc se demander si « les autres recettes » de la LCR ne comprennent pas aussi des dons d'argents provenant d'autres partis via la classique magouille dite du micro-parti [7] ?

 

Les réactions de certains cadres de la LCR font supposer que le gentil facteur commence à être esseulé au sein de son parti. L'heure des comptes semble avoir sonné pour lui. La stratégie adoptée pour augmenter le nombre de militants n'a pas atteint son but et cet échec a mis le NPA dans une situation financière délicate car la baisse du montant des adhésions n’a pas eu la contrepartie espérée de l’augmentation du nombre d’adhérents. Si les cadres ont osé brisé le silence, c'est qu'ils ne suivent plus vraiment leur chef. Une erreur de stratégie financière qui pourrait bien coûter sa place de leader au facteur de Neuilly.

 

Notes :

1- CNCCFP : commission nationale des comptes de campagne et des financements publics.

2- Par autres recettes, on entend : contributions reçues d'autres formations politiques, produits des manifestations et colloques, produits d'exploitation, produits financiers, refacturations de prestations aux candidats.

3- Seulement si le parti obtient au moins 1% sur 50 circonscriptions par souci de représentativité suffisante.

4- Démontrant par là, que même l'extrême gauche est touchée par une certaine baisse de l'engagement militant.

5- Tarifs d'adhésion au NPA en 2010 :

 

Revenu net par mois

Montant mensuel

% du revenu

Montant annuel

Moins de 1000€

De 2 à 5€

0,50%

De 24 à 60€

1000-1500€

De 5 à 15€

1,00%

De 60 à 80€

1500-2000€

De 15 à 25€

1,25%

De 180 à 300€

2000-2500€

De 25 à 40€

1,60%

De 300 à 480€

2500-3000€

De 40 à 70€

2,30%

De 480 à 840€

Plus de 3000€

90 et plus

3,00%

1080 à....

La colonne « Montant annuel » a été ajoutée par nos soins, le NPA laissant ses adhérents faire le calcul, sans doute pour ne pas les effrayer.

6- Plusieurs sources officielles attestent de cette sur-estimation du nombre de militantes. Par exemple sur le site du journal Marianne http://www.marianne2.fr/Besancenot-combien-de-divisions_a....

7- Magouille permettant de contourner le plafond de 7 500€ pour les dons individuels via la création des structures factices (dit micro-parti) servant juste à transférer des fonds d'un parti à un autre.

 

E&R Midi-Pyrénées sur un travail original de Papafilou.

27 juin 2010

Le RIO LOCO : la culture au service des jeux et de l’endormissement.

vuvu.jpg

Il semblerait bien que le bruit agaçant des vuvuzelas aille beaucoup plus loin que ce l’on pourrait croire - en dehors même des frontières Sud-Africaines - , et qu’elles sont arrivées jusqu’à Toulouse mais sous une forme différente. Celle du traditionnel événement culturel organisé chaque année par la mairie de Toulouse et qui a pour habitude d’attirer à lui un certain public de gauche: « Le Rio Loco ».

 

Cette année, à la non-surprise générale, les autorités culturelles toulousaines ont choisi en parfaite concordance avec la coupe du monde de football la thématique de l’Afrique du Sud. Une démonstration qui montre que la social-démocratie locale a très bien intégré les méthodes du pouvoir. Il manipule habilement l’actualité pour en faire toute sorte de divertissement. Arriver à endormir autour de loisirs et l’espace d’un moment aussi bien les amoureux du ballon rond que la jeunesse alterno-bobo, celle là même qui critique infatigablement l’argent et la morale sale que génère l’industrie du football à notre époque, est une belle prouesse.

Une fois de plus le système montre qu’il a la technique pour se déployer à son aise et arrive à faire avaler au petit peuple de gré ou de force, mais toujours dans l’inconsciente insouciance, son endoctrinement culturel …

Qui sait, si d’ici l’année prochaine l’oligarchie atlantiste arrive au bout de son plan machiavélique et s’accapare l’Iran, on pourrait peut-être avoir pour notre plus grand bonheur un Rio Loco sur la culture iranienne! Et là, je crois bien que je ne résisterais pas à la tentation du spectacle et irai acheter avec enthousiasme un pass global pour toute la durée du festival, succombant par la même occasion aux chants des sirènes de la société du spectacle...

 

Kamil.

19 juin 2010

L'Utopia déprogramme un film Israêlien

10-Utopia-08-07.jpg

Le journal La Dépêche du Midi nous apprend que l'Utopia vient de déprogrammer temporairement un film Israëlien, « À 5 heures de Paris », en réponse à l'offensive d'Israël sur le cargo Turc (source). Assaut ayant fait dix-neuf morts, trente-six blessés coté passagers et cinq blessés du coté des soldats Israëliens d'après ce communiqué de l'AFP. Signalons également au passage, que le film déprogrammé a été réalisé avec l'aide de subventions gouvernementales.

Cet article de la Dépëche est hautement intéressant, un exemple type de ce que la société des médias produit aujourd'hui. C'est la journaliste Sylvie Roux qui a écrit cet article. Elle a choisi de présenter deux points de vue opposés, celui de Anne-Marie Faucon, Codirectrice des cinémas Utopia et celui de Serge Regourd, Professeur de droit de la communication et de droit de la culture à l'université de sciences sociales.

Dés le début le ton est donné et l'argumentation développée par Serge Regourd est très faible. La déprogrammation est vue comme une censure, ce qui n'a aucun sens car l'Uopia n'est pas une autorité. Le film est d'ailleurs visible dans 50 salles. La déprogrammation neutraliserait la diffusion de l'oeuvre. Cinq sur salles sur cinquantes, soit un dixième est-ce vraiment une neutralisation? Et Serge Regourd ajoute "je trouverais plus avisé et opportun que l'Utopia maintienne la programmation de ce film et qu'ils fassent un commentaire sur leur gazette comme ils le font habituellement". Le message est clair, si vous voulez parler d'Israël en mal, restez discret!

Les questions de la journaliste sont complètement orientées, à la limite du pathétique. Passons-les en revue pour les analyser:

* Est-ce le rôle d'un cinéma d'intervenir dans un problème politique de cette envergure ?

Comprenez bien simples cityoens, les problèmes politiques ne vous concernent pas, ne vous en mêlez pas. Et surtout n'utilisez pas le peu de moyens que vous avez (cinq salles de cinéma) pour militer.

Pensez-vous que ce type d'initiative puisse passer pour un acte antisémite ?

Il y a une réelle volonté d'amener sur un terrain glissant en sous-entendant que criquer le sionisme, c'est critiquer les juifs, et ça c'est être antisémite. D'ailleurs, c'est comme ça que la question est comprise puisque la codirectrive commence par répondre: " On peut dénoncer cette opération israélienne sans être antisémite" et même Serge Regourd commence par répondre "Je ne me permettrais pas de faire un procès de ce genre au cinéma Utopia.". Notons que cette question est quand même l'occasion pour la codirectrice de rappeller des fais très importants "Tous les Juifs ne cautionnent pas forcément la position d'Israël face aux Palestiniens.". Faits rappellés de longue date à E&R et qui nous semblent relever du bon sens.

Que reste-t-il du fameux slogan de mai 1968 « il est interdit d'interdire » ?

On nous ressort le coup du moralisateur qui vient dire que c'est mal d'interdire. Encore une fois, deux poids deux mesures. La dépêche pose cette question à l'Utopia mais la poserait-elle à Dieudonné ou Jean-Marie Le Pen? La réponse est non.

 

Au final une belle leçon de politiquement correct de la dépêche servi admirablement par des questions sur-réalistes. Un  modèle de manipulation à retenir, et à utiliser la prochaine qu'un ignorant vous vantera les mérites de nos journalistes.

 

Romain.