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06 juin 2010

L'âge de la retraite en débat

« Les générations actuelles vivent plus longtemps ! » Ce leitmotiv qui est aussi un poncif a déjà servi à justifier l’allongement de la durée des cotisations de retraites. Il est maintenant utilisé pour faire passer un recul significatif de l’âge de cessation de la « vie active », autrement dit de la vie professionnelle.


> La plupart de nos hommes publics s’accordent en effet sur l’argument d’un supposé allongement de l’espérance de vie pour en conclure que, corrélativement, il serait « normal » que la durée de travail des salariés augmente en conséquence. Cependant, ce faisant ils oublient de dire qu’à 35 ans un cadre peut encore espérer vivre 46 ans mais qu’un ouvrier dispose, lui, d’environ 39 ans.

> C’est aussi oublier que l’espérance de vie « en bonne santé », c’est-à-dire sans incapacité majeure, n’est au total que de 64,2 ans pour les femmes et de 63,1 ans pour les hommes, selon une note récente de l’INSEE. Nous sommes donc loin des prodiges de longévité que louange la presse généraliste au regard, il est vrai de l’accroissement du nombre des grands vieillards, voulant nous faire accroire que l’exception serait la règle. Car il faut les statistiques sans complaisance ni arrières pensées manipulatoires…

> Les salariés en général, les ouvriers en particulier, disposent par conséquent en réalité de fort peu de temps pour jouir pleinement de leur retraite. Vu sous cet angle, le projet d’allongement de la période d’activité revient à nous convier à travailler jusqu’à ce que nous soyons passablement « usés » ou pire, proches de la tombe, si l’on se réfère à ce que certains « lanceurs d’alerte » commencent à dénoncer : « Les générations actuelles vivrons moins longtemps que leurs parents, de même que leurs enfants vivront moins longtemps qu’eux ». [1]

> Ce qui s’avérera certainement exact si l’on en croit la multiplication exponentielle des cas de cancers ou des maladies neurodégénératives qu’il ne sera plus possible bientôt, vu le rajeunissement constant des sujets atteints, de mettre sur le compte du seul vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de vie.

> Enfin, l’accroissement de l’espérance de vie ne date pas d’aujourd’hui, mais historiquement cet allongement de l’existence a accompagné la baisse continue de la durée du travail. C’est ce qu’on a pu, à une certaine époque, appeler le « progrès » ! Nos dirigeants ne savent-ils en fin de compte que nous imposer de régresser pour satisfaire aux contraintes et aux impérieux appétits de l’ultralibéralisme ?

 

Florence.

(Texte également publié sur le site www.terrefuture.fr )

[1] http://www.terrefuture.fr/377/l%e2%80%99esperance-de-vie-en-question


19 mai 2010

De crise en crise

Les crises économiques se suivent et se ressemblent. La crise de l'an 2000 avait laissé la place à une reprise progressive sur cinq ans, de 2003 à 2008 mais la sortie de la crise de 2008 n'est pas en vue. En dépit des discours officiels optimistes, et malgré le plan de relance de 50 milliards d'euros, l'affaire grecque semble avoir brisé l'espoir d'une rapide sortie de crise. Les experts s'affolent, entraînant une nouvelle chute de la bourse (600 points en moins sur le dernier mois). D'autant plus que d'autres nations pourraient être touchées prochainement : Portugal, Espagne. Que nous arrive t’il exactement ?

Nous sommes en train d'assister à un lent mouvement de fond dans lequel la réalité économique rattrape le monde financier. On le comprend désormais parfaitement, le monde financier et spéculatif marche beaucoup « à la psychologie ». Tel un enfant, le marché a besoin d'être rassuré lorsque la situation va mal, sans quoi il va de plus en mal. Et c'est souvent les états qui viennent rassurer « l'enfant » à grand coup de milliards. Le plan de relance de 2009 avait pour but premier de ramener la confiance sur les marchés, pas de sortir l'économie française d'une impasse de type subprime ou faillite. Le véritable problème est que les nations occidentales vivent au-dessus de leurs moyens depuis de longues années. La solution adoptée a été de stimuler la croissance artificiellement en poussant toujours plus la consommation par le crédit, que ce soit pour les états comme pour les ménages. Solution qui fonctionne un temps seulement.

 

Examinons le budget de la France sur les trois dernières années (source: feuille d'avis d'imposition des trois dernières années):

 

evolution_budget.png

 

Nul besoin d'être devin pour se rendre à l'évidence, il ne sera pas possible de rembourser la dette même avec un plan d'austérité draconien. Pour faire un parallèle, imaginons que vous gagnez 20 000 € par an et que vous en dépensiez 31 000 €. Avant même que vous ayez atteint les 31 000 €, les ennuis arriveront : rappels d'impayés, menaces de saisie... Cette situation ne sera pas tolérée pour un particulier et pourtant elle l'est au niveau d’un état !

L'avenir de nos pays est donc totalement incertain. Et les crises se reproduiront tant que notre niveau de vie sera supérieur à nos revenus. Progressivement les créanciers des états occidentaux, d'autres états ou des banques d'affaires privées, mettront la pression pour récupérer leur argent – ou plutôt les intérêts du capital prêté. Le centre du capitalisme se déplacera vers l'Asie du sud-est sous l'effet de la délocalisation. L'Europe deviendra, à l'image des États-Unis, une zone très faiblement industrialisée, reposant entièrement sur les emplois de service. Tous ces changements risquent bien de causer de forts troubles sociaux et politiques. La date de rupture est assez difficile à prévoir. Est-ce dans un an ? dans deux ? ou dans vingt ans ? Difficile à dire. Une seule certitude, la situation financière et économique actuelle n'est plus durable. C'est pour cela qu'il faut se tenir prêt, se former politiquement. Imaginer une alternative viable pour éviter, en cas d'effondrement du système capitaliste, de laisser la main à une masse décérébrée par la consommation et sans aucun projet politique.


Romain.

 

24 avril 2010

Guide militant

Suite aux nombreuses requêtes de camarades, le guide militant de la section est désormais téléchargeable:

guide-militant.pdf

N'hésitez pas à faire remonter vos remarques ou autres.

Romain.