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18 décembre 2011

Nessun Dolore

livre,couverture,nessun doloreNessun Dolore, ou en Français « sans douleur », n'est pas le nom du dernier plan d'austérité de la zone euro; mais le nom d'un livre écrit par Domenico di Tullio, l'avocat du mouvement Casapound Italia. La simple évocation de ce mouvement transalpin fait frétiller de très nombreux militants en Europe, tant il est vrai que le travail accompli par le mouvement Italien est impressionnant.  Dans le camp nationaliste on est plutôt admiratif, proximité idéologique oblige[1]. Dans le camp d'en face on est plutôt crispé, voyant dans la Casapound le risque que les choses basculent durablement en leur défaveur. Reconnaissons que les néo-fascistes Romains sont drôlement habiles. Du stade de football, à la salle de concert en passant par les milieux culturels, ils ont su s'accaparer tous les terrains propices à la diffusion de leurs idées. Leurs méthodes sont relativement inédites pour des mouvements marqués à droite, voire très à droite[2]. Il suffit de prendre l'exemple de Toulouse pour se rendre compte qu'il n'existe que des squats ou des associations humanitaires estampillées extrême-gauche. Aucun d'entre eux ne manifeste la moindre distance vis-à-vis de l'idéologie gauchiste et bobo. Mais "ces fascistes du troisième millénaire" ont réussi à s'aventurer sur ces terres réservées. Par exemple en réalisant des « occupations non-conformes » : cela va de l'immeuble occupé pour reloger des familles Romaines expulsées de la ville par la montée des prix, à l'occupation d'une ancienne station de métro pour y installer bars et salles de concerts. Leur stratégie a porté ses fruits permettant de recruter des bras aussi bien dans les classes populaires que dans les classes moyennes. Le roman de Dominico di Tullio est une succession de tranches de vies militantes Romaines, qui nous plonge dans l'imaginaire véhiculé par Casapound. Le lecteur restera quelque peu sur sa faim concernant les positions du mouvement et l'ouvrage comporte quelques traductions surprenantes. Signalons également une récurrence étonnante de la préoccupation esthétique, surtout des tatouages. Cet ouvrage reste néanmoins un superbe témoignage actuel qui nous montre sur quoi peut déboucher un authentique travail militant. Et tout cela en peu de temps, car l'aventure Casapound a débuté en 2003. Si vous aussi vous voulez en savoir plus sur « ce groupe hétérogène de chiens fous, d'hérétiques hallucinés, de transfuges de tous les autres mouvements : les princes des casses-couilles réunis », nous ne pourrions que vous recommander la lecture de Nessun Dolore.

 

[1] Soulignons que cette proximité est très relative et qu'il n'existe pas en France de mouvement mêlant actions sociales, missions humanitaires, références à Mussolini et à la garde de fer Roumaine . La proximité paraît plus liée à des ennemis communs (antifas, libéraux) et un fond nationaliste commun.

[2] Rappelons que pour E&R, la notion de gauche et de droite n'est pas une grille de lecture intéressante, et que sa principale raison d'être est de donner de la crédibilité à l'alternance gauche-droite, elle-même caution de l'illusion démocratique.

 

  Romain pour E&R Midi-Pyrénées

Commentaires

Il est du devoir de chacun de prendre au sérieux son engagement politique. E&R doit participer à la reconquête du terrain militant...

Écrit par : Julius | 19 décembre 2011

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