Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19 juin 2010

L'Utopia déprogramme un film Israêlien

10-Utopia-08-07.jpg

Le journal La Dépêche du Midi nous apprend que l'Utopia vient de déprogrammer temporairement un film Israëlien, « À 5 heures de Paris », en réponse à l'offensive d'Israël sur le cargo Turc (source). Assaut ayant fait dix-neuf morts, trente-six blessés coté passagers et cinq blessés du coté des soldats Israëliens d'après ce communiqué de l'AFP. Signalons également au passage, que le film déprogrammé a été réalisé avec l'aide de subventions gouvernementales.

Cet article de la Dépëche est hautement intéressant, un exemple type de ce que la société des médias produit aujourd'hui. C'est la journaliste Sylvie Roux qui a écrit cet article. Elle a choisi de présenter deux points de vue opposés, celui de Anne-Marie Faucon, Codirectrice des cinémas Utopia et celui de Serge Regourd, Professeur de droit de la communication et de droit de la culture à l'université de sciences sociales.

Dés le début le ton est donné et l'argumentation développée par Serge Regourd est très faible. La déprogrammation est vue comme une censure, ce qui n'a aucun sens car l'Uopia n'est pas une autorité. Le film est d'ailleurs visible dans 50 salles. La déprogrammation neutraliserait la diffusion de l'oeuvre. Cinq sur salles sur cinquantes, soit un dixième est-ce vraiment une neutralisation? Et Serge Regourd ajoute "je trouverais plus avisé et opportun que l'Utopia maintienne la programmation de ce film et qu'ils fassent un commentaire sur leur gazette comme ils le font habituellement". Le message est clair, si vous voulez parler d'Israël en mal, restez discret!

Les questions de la journaliste sont complètement orientées, à la limite du pathétique. Passons-les en revue pour les analyser:

* Est-ce le rôle d'un cinéma d'intervenir dans un problème politique de cette envergure ?

Comprenez bien simples cityoens, les problèmes politiques ne vous concernent pas, ne vous en mêlez pas. Et surtout n'utilisez pas le peu de moyens que vous avez (cinq salles de cinéma) pour militer.

Pensez-vous que ce type d'initiative puisse passer pour un acte antisémite ?

Il y a une réelle volonté d'amener sur un terrain glissant en sous-entendant que criquer le sionisme, c'est critiquer les juifs, et ça c'est être antisémite. D'ailleurs, c'est comme ça que la question est comprise puisque la codirectrive commence par répondre: " On peut dénoncer cette opération israélienne sans être antisémite" et même Serge Regourd commence par répondre "Je ne me permettrais pas de faire un procès de ce genre au cinéma Utopia.". Notons que cette question est quand même l'occasion pour la codirectrice de rappeller des fais très importants "Tous les Juifs ne cautionnent pas forcément la position d'Israël face aux Palestiniens.". Faits rappellés de longue date à E&R et qui nous semblent relever du bon sens.

Que reste-t-il du fameux slogan de mai 1968 « il est interdit d'interdire » ?

On nous ressort le coup du moralisateur qui vient dire que c'est mal d'interdire. Encore une fois, deux poids deux mesures. La dépêche pose cette question à l'Utopia mais la poserait-elle à Dieudonné ou Jean-Marie Le Pen? La réponse est non.

 

Au final une belle leçon de politiquement correct de la dépêche servi admirablement par des questions sur-réalistes. Un  modèle de manipulation à retenir, et à utiliser la prochaine qu'un ignorant vous vantera les mérites de nos journalistes.

 

Romain.