31 janvier 2012
Justice du temps qui passe
Plus le temps passe et plus la crise économique avance. Les belles perspectives de reprise économique de 2011 ont laissé la place au marasme actuel. Si la France reste encore relativement épargnée - et nous nous en félicitons -, certains de ses voisins Européens ne peuvent en dire autant. Les troubles sociaux en Grèce ont été si violents qu'ils ont conduit à l'incendie volontaire d'une banque, avec trois employés brûlés vifs [1]. Nos plus proches voisins ont été moins violemment touchés que la Grèce, mais comme la valse des dirigeants Italiens et Espagnols nous l'a prouvés, les choses bougent aussi au plus haut niveau de l'état.
Seule consolation dans ces conditions, les analyses officielles se rapprochent de plus en plus de ce qu'annonçait Alain Soral ou Michel Drac, il y a déjà quelques années. Notre vision était la bonne, et ceux qui nous critiquaient devront bien admettre qu'ils se sont trompés. Le décalage entre le monde vu par les médias et la réalité devenait tel qu'il ne pouvait plus durer bien longtemps. On assiste en ce moment à un ré-ajustement. Une belle illustration a eu lieu récemment lors d'un débat sur France Info [2]. A neuf heures du matin, heure d'écoute relativement décente, on a pu entendre un journaliste comparer l'action du FMI à celle des chars d'assaut d'une armée. Avec de telles déclarations on ne peut qu'espérer une salvatrice prise de conscience populaire, qui aurait l'avantage de nous éviter de subir la violence d'une crise économique mondiale et son lot de possibles désagréments : tensions sociales, précarisation accrue, famine, guerre.
Quand on songe aux mesures nécessaires pour enrayer la crise, comme la nationalisation des banques ou l'arrêt immédiat de l'immigration, on peut se demander si le système peut changer. L'oligarchie en place renoncera t’elle à ses privilèges ? L'exemple de la Hongrie nous enseigne que le chemin à parcourir sera semé d'embûches. Le risque de voir l'empire réagir pour stopper la réaction est élevé. Pour s'en convaincre il suffit d'écouter ce même débat sur France Info, où nos deux journalistes se montrent outrés de l'expérience Hongroise et regrettent même qu'il n'existe pas de clause permettant de renvoyer un état ayant une politique un tant soit peu nationaliste [3]. Et pour nous vacciner, on nous propose même un peu plus d'Europe... D'un coté le système commence à reconnaître la réalité de la violence de la mondialisation, d'un autre coté il verrouille toutes réactions. Cette situation tiendra t’elle encore longtemps ? Nous pensons que non. Dans quels délais ? Difficile de le dire tant la situation est complexe. La problématique « Demain la gouvernance globale ou la révolte des nations » [4] est plus que jamais d'actualité.
[1]: Information relayée dans nos médias. Une description précise des événements est visible sur Mecanopolis.
[2]: Le podcast du débat est sur le site de France Info.
[3]: Une autre belle envolée lyrique contre la Hongrie a été celle de Daniel Cohn-Bendit (video youtube)
[4]: Pour les incultes ou ceux qui seraient tombés sur ce site par hasard, il s'agit du sous-titre du dernier ouvrage d'Alain Soral: Comprendre l'empire.
Romain pour E&R Midi-Pyrénées.