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27 juin 2010

Le RIO LOCO : la culture au service des jeux et de l’endormissement.

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Il semblerait bien que le bruit agaçant des vuvuzelas aille beaucoup plus loin que ce l’on pourrait croire - en dehors même des frontières Sud-Africaines - , et qu’elles sont arrivées jusqu’à Toulouse mais sous une forme différente. Celle du traditionnel événement culturel organisé chaque année par la mairie de Toulouse et qui a pour habitude d’attirer à lui un certain public de gauche: « Le Rio Loco ».

 

Cette année, à la non-surprise générale, les autorités culturelles toulousaines ont choisi en parfaite concordance avec la coupe du monde de football la thématique de l’Afrique du Sud. Une démonstration qui montre que la social-démocratie locale a très bien intégré les méthodes du pouvoir. Il manipule habilement l’actualité pour en faire toute sorte de divertissement. Arriver à endormir autour de loisirs et l’espace d’un moment aussi bien les amoureux du ballon rond que la jeunesse alterno-bobo, celle là même qui critique infatigablement l’argent et la morale sale que génère l’industrie du football à notre époque, est une belle prouesse.

Une fois de plus le système montre qu’il a la technique pour se déployer à son aise et arrive à faire avaler au petit peuple de gré ou de force, mais toujours dans l’inconsciente insouciance, son endoctrinement culturel …

Qui sait, si d’ici l’année prochaine l’oligarchie atlantiste arrive au bout de son plan machiavélique et s’accapare l’Iran, on pourrait peut-être avoir pour notre plus grand bonheur un Rio Loco sur la culture iranienne! Et là, je crois bien que je ne résisterais pas à la tentation du spectacle et irai acheter avec enthousiasme un pass global pour toute la durée du festival, succombant par la même occasion aux chants des sirènes de la société du spectacle...

 

Kamil.

19 juin 2010

L'Utopia déprogramme un film Israêlien

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Le journal La Dépêche du Midi nous apprend que l'Utopia vient de déprogrammer temporairement un film Israëlien, « À 5 heures de Paris », en réponse à l'offensive d'Israël sur le cargo Turc (source). Assaut ayant fait dix-neuf morts, trente-six blessés coté passagers et cinq blessés du coté des soldats Israëliens d'après ce communiqué de l'AFP. Signalons également au passage, que le film déprogrammé a été réalisé avec l'aide de subventions gouvernementales.

Cet article de la Dépëche est hautement intéressant, un exemple type de ce que la société des médias produit aujourd'hui. C'est la journaliste Sylvie Roux qui a écrit cet article. Elle a choisi de présenter deux points de vue opposés, celui de Anne-Marie Faucon, Codirectrice des cinémas Utopia et celui de Serge Regourd, Professeur de droit de la communication et de droit de la culture à l'université de sciences sociales.

Dés le début le ton est donné et l'argumentation développée par Serge Regourd est très faible. La déprogrammation est vue comme une censure, ce qui n'a aucun sens car l'Uopia n'est pas une autorité. Le film est d'ailleurs visible dans 50 salles. La déprogrammation neutraliserait la diffusion de l'oeuvre. Cinq sur salles sur cinquantes, soit un dixième est-ce vraiment une neutralisation? Et Serge Regourd ajoute "je trouverais plus avisé et opportun que l'Utopia maintienne la programmation de ce film et qu'ils fassent un commentaire sur leur gazette comme ils le font habituellement". Le message est clair, si vous voulez parler d'Israël en mal, restez discret!

Les questions de la journaliste sont complètement orientées, à la limite du pathétique. Passons-les en revue pour les analyser:

* Est-ce le rôle d'un cinéma d'intervenir dans un problème politique de cette envergure ?

Comprenez bien simples cityoens, les problèmes politiques ne vous concernent pas, ne vous en mêlez pas. Et surtout n'utilisez pas le peu de moyens que vous avez (cinq salles de cinéma) pour militer.

Pensez-vous que ce type d'initiative puisse passer pour un acte antisémite ?

Il y a une réelle volonté d'amener sur un terrain glissant en sous-entendant que criquer le sionisme, c'est critiquer les juifs, et ça c'est être antisémite. D'ailleurs, c'est comme ça que la question est comprise puisque la codirectrive commence par répondre: " On peut dénoncer cette opération israélienne sans être antisémite" et même Serge Regourd commence par répondre "Je ne me permettrais pas de faire un procès de ce genre au cinéma Utopia.". Notons que cette question est quand même l'occasion pour la codirectrice de rappeller des fais très importants "Tous les Juifs ne cautionnent pas forcément la position d'Israël face aux Palestiniens.". Faits rappellés de longue date à E&R et qui nous semblent relever du bon sens.

Que reste-t-il du fameux slogan de mai 1968 « il est interdit d'interdire » ?

On nous ressort le coup du moralisateur qui vient dire que c'est mal d'interdire. Encore une fois, deux poids deux mesures. La dépêche pose cette question à l'Utopia mais la poserait-elle à Dieudonné ou Jean-Marie Le Pen? La réponse est non.

 

Au final une belle leçon de politiquement correct de la dépêche servi admirablement par des questions sur-réalistes. Un  modèle de manipulation à retenir, et à utiliser la prochaine qu'un ignorant vous vantera les mérites de nos journalistes.

 

Romain.

 

 


06 juin 2010

L'âge de la retraite en débat

« Les générations actuelles vivent plus longtemps ! » Ce leitmotiv qui est aussi un poncif a déjà servi à justifier l’allongement de la durée des cotisations de retraites. Il est maintenant utilisé pour faire passer un recul significatif de l’âge de cessation de la « vie active », autrement dit de la vie professionnelle.


> La plupart de nos hommes publics s’accordent en effet sur l’argument d’un supposé allongement de l’espérance de vie pour en conclure que, corrélativement, il serait « normal » que la durée de travail des salariés augmente en conséquence. Cependant, ce faisant ils oublient de dire qu’à 35 ans un cadre peut encore espérer vivre 46 ans mais qu’un ouvrier dispose, lui, d’environ 39 ans.

> C’est aussi oublier que l’espérance de vie « en bonne santé », c’est-à-dire sans incapacité majeure, n’est au total que de 64,2 ans pour les femmes et de 63,1 ans pour les hommes, selon une note récente de l’INSEE. Nous sommes donc loin des prodiges de longévité que louange la presse généraliste au regard, il est vrai de l’accroissement du nombre des grands vieillards, voulant nous faire accroire que l’exception serait la règle. Car il faut les statistiques sans complaisance ni arrières pensées manipulatoires…

> Les salariés en général, les ouvriers en particulier, disposent par conséquent en réalité de fort peu de temps pour jouir pleinement de leur retraite. Vu sous cet angle, le projet d’allongement de la période d’activité revient à nous convier à travailler jusqu’à ce que nous soyons passablement « usés » ou pire, proches de la tombe, si l’on se réfère à ce que certains « lanceurs d’alerte » commencent à dénoncer : « Les générations actuelles vivrons moins longtemps que leurs parents, de même que leurs enfants vivront moins longtemps qu’eux ». [1]

> Ce qui s’avérera certainement exact si l’on en croit la multiplication exponentielle des cas de cancers ou des maladies neurodégénératives qu’il ne sera plus possible bientôt, vu le rajeunissement constant des sujets atteints, de mettre sur le compte du seul vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de vie.

> Enfin, l’accroissement de l’espérance de vie ne date pas d’aujourd’hui, mais historiquement cet allongement de l’existence a accompagné la baisse continue de la durée du travail. C’est ce qu’on a pu, à une certaine époque, appeler le « progrès » ! Nos dirigeants ne savent-ils en fin de compte que nous imposer de régresser pour satisfaire aux contraintes et aux impérieux appétits de l’ultralibéralisme ?

 

Florence.

(Texte également publié sur le site www.terrefuture.fr )

[1] http://www.terrefuture.fr/377/l%e2%80%99esperance-de-vie-en-question